C'était l'un des rendez-vous les plus attendus de ce 70e anniversaire : la soirée dite "des anciens".

En réalité, avec près de 200 participants, la soirée est organisée pour les anciens et les actuels membres du groupe. Une fois encore, on a pu reconnaître que même quand on a rendu ses sabots, l'estampille "EdM" reste longtemps dans le coeur. Dans le coeur et dans les pieds : la soirée fut une belle occasion de tester les anciens danseurs - Bourrée droite, Bourrée en étoile, Sabotée, Branle du Jairs... Et même une Bourrée des Bouteilles presque réussie  :-)  (David, reviens !... )

De la danse, de la musique, des photos, des souvenirs ... Et une bonne table, évidemment. Le saupiquet du Morvan fut très apprécié. Pourtant le gâteau aurait pu lui voler la vedette - aussi beau que bon...

Y aivot quaite feilles ....
Il y avait quatre filles ...

Cela commence comme un conte. Ce fut pourtant une réalité, pas toujours semblable à un conte de fées, pendant près de deux siècles. Une fois n'est pas coutume, faisons un peu d'histoire.

Le XIXe siècle est celui en France de la révolution industrielle, qui fait travailler en masse hommes et femmes dans les villes, mais ce n'est pas encore celui du développement des méthodes de contraception, des systèmes de garde d'enfants ni du congé parental... Dans ces conditions, de nombreuses jeunes femmes préfèrent conserver leur emploi plutôt que le perdre en s'occupant de leur enfant. Parallèlement, nombreuses sont les familles aisées qui pensent qu'une enfance à la campagne, au contact de la nature, sera bien plus bénéfique à leur enfant, plutôt qu'une vie en ville. C'est ainsi qu'un grand nombre d'enfants, tantôt abandonnés, tantôt envoyés vivre "au bon air", sont envoyés vivre dans le Morvan.

Dans d'autres familles, les parents choisissent d'élever leurs enfants, mais on n'imagine pas alors affecter la maîtresse de maison à la surveillance et au soin permanents des enfants, encore moins à leur allaitement, c'est pourquoi on fait appel à des nourrices, pour beaucoup morvandelles.

Pourquoi le Morvan ? D'autres régions ont aussi été mobilisées - la Normandie notamment, mais il est vrai qu'une très grande part de nourrices à Paris étaient morvandelles, tandis que la région a également accueilli énormément d'enfants. La proximité avec Paris et les liens historiques entre propriétaires de bois notamment ont joué, ainsi que le bouche-à-oreille entre familles satisfaites de leurs nourrices.

Comme nous avons pu nous le faire reconfirmer en visitant le Musée des nourrices et des enfants de l'Assistance publique, la tradition nourricière du Morvan ne se limite pas aux nourrices "parisiennes". Elle embrasse aussi bien les nourrices sur lieu, les nourrices sur place et familles d'accueil - deux formes de ressources qui ont marqué très fortement l'économie de la région - mais aussi tous ces enfants à Paris et dans le Morvan, qui sans l'avoir choisi, ont créé un lien très fort à ce territoire, par leur nourrice ou par leur famille d'accueil.