Avec le printemps, revoici le défi des Écoles qui Folkent ! Depuis plusieurs années, nos musiciens sont engagés dans ce projet de P'tits bals piloté par l'USEP et par une ancienne de « notre maison », Catherine Goxe, conseillère pédagogique en éducation musicale. Le principe est chaque année le même : les classes de maternelles et de primaires volontaires travaillent un répertoire de danses préétabli, et elles se retrouvent le temps d'une demi-journée pour un petit bal destiné à mettre en commun leurs apprentissages. Le défi pour nos musiciens : assimiler un répertoire chaque année renouvelé à 50% avec des musiques de France et d'ailleurs (Flandres, Roumanie, Irlande, etc). Cette année, onze demi-journées sont déjà programmées pour notre orchestre ! À raison d'un minimum de 6 classes par séance, il devrait y avoir de l’ambiance ! Début des festivités le 30 mars.

Ah, l'idéal du travail en réseau, de l'interconnaissance, de la mutualisation.

Bien sûr, il faut connaître les autres fous qui, autour de soi, partagent cette passion atypique pour les musiques et danses traditionnelles. Bien sûr, il est souvent intéressant de partager contacts, locaux, coups de main, dans un univers de "concurrence" entre associations et pourvoyeurs d'animations.

Et pourtant, qu'il est parfois difficile de doubler un investissement bénévole, qui repose donc sur la rétribution du plaisir, par un investissement dans une fédération : en connaître les acteurs, trouver que faire ensemble, le construire... Une nouvelle action associative en somme, qui prend donc du temps, à chercher soit sur le temps donné à son propre groupe, soit sur son temps personnel... Cela n'a rien d'évident.

Il faudrait que ce nouvel investissement puisse se traduire par une nouvelle forme de satisfaction, dans des domaines d'action qui ne sont pas ceux du groupe : formation, peut-être valorisable même au-delà du groupe ? Moments conviviaux voire sorties de divertissement de plus grande ampleur (à l'instar d'un CE) ? Organisation d'un temps fort, de type festival ? Mutualisation pour un nouveau service (école de musique dédiée aux instruments traditionnels, sensibilisation des tout-petits aux danses traditionnelles...) ? Cela semblerait réjouissant. Mais ce type de projets suppose de mobiliser encore plus d'énergie, puisqu'il ne s'agit pas des activités habituelles des groupes ; il faut donc essayer, se tromper, recommencer, et toujours se concerter... À nouveau, rien d'évident, surtout quand ces missions incombent toujours au même noyau dur de personnes.

Il suffit pourtant d'un projet un peu fou, porté par une personne très motivée, qui parvient à en motiver d'autres, et la mécanique peut se mettre en marche, quitte à laisser reposer les troupes ensuite pendant 2 ans. On se souvient de l'effet "Boeuf bourguignon", spectacle qui avait rassemblé groupes folkloriques, chorales et tout un ensemble de comédiens, bricoleurs, costumiers... Mais l'inspiration et la motivation, à partir d'une matière humaine si diversifiée, ça ne se trouve pas sous le sabot d'un cheval. Quand il s'avère déjà difficile de motiver son propre groupe pour donner de son temps et s'engager dans des prestations prévues 3 mois, 6 mois, parfois 1 an plus tard, la perspective d'un "effet Boeuf", aujourd'hui, semble difficilement réalisable...